20 janvier 2009 Barack est élu depuis trois mois. 52 à 48 : la campagne a été éblouissante du début à la fin. Le jour de gloire est arrivé. Le sénateur de l’Illinois va prêter serment dans quelques minutes…
La victoire a été éclatante. La tentative pathétique (lui mettre sur le dos une « tante » imaginaire) balancée par le camp de Mc Cain, sonné dés le début, n’y a rien fait. Cela les a encore plus discrédités. On ne parle même pas des bourdes à répétitions de la pauvre colistière Palin.
Aujourd’hui Barack est au Capitole, c’est Inauguration Day. Le monde entier, malgré le décalage est posté derrière ses écrans. L’Amérique, terre de propagande, envoie à nouveau un message fort. Elle reprend le flambeau de Pays où le Rêve est autorisé. Un homme Noir (métisse comme insiste perfidement une certaine presse française) est président de la première puissance mondiale. Tout les pays ont salué chaleureusement sa victoire le 4 novembre. Israéliens et Palestiniens sont sur ce point d’accord, même l’Iran et le vieil ennemi la Lybie se sont fendus d’un communiqué. Sarkozy bien entendu n’est pas en reste. Il se déclare « heureux » et « fier ». Pour la deuxième fois de son mandat (la première fois c’était pour Carla…) nous sommes d’accord avec lui.
Michelle sa femme, la brillante avocate et ses deux petites filles sont là. D’habitude les seuls Noirs que l’on voit dans ce genre de cérémonie sont les gardes du corps et encore…Là c’est beau. C’est fort. Impeccable dans son costume sombre il répète de sa voix puissante la main droite posée sur la Bible, « Me : Barack Obama … » Soudain une détonation éclate…Les caméras bougent, toute l’esplanade est évacuée…Il y a des cris…L’envoyé spécial dit que ce serait un coup de feu. …La caméra se redirige sur Barack Obama : il est au sol. On zoome sur son visage : il a l’ œil vide et une mare de sang derrière sa tête….
Comme beaucoup j’ai peur qu’on assassine Barack Obama. Amérique est un pays qui entretient des rapports étroits avec la violence. Les meurtres (non résolus !) des Kennedy et Martin Luther King ne sont pas si éloignés de nous. Je ne crois pas qu’Obama va tout changer. C’est matériellement impossible. La peine de mort, le port d’arme, la guerre en Irak, les immenses inégalités sociales et raciales, l’interdiction pour les malades du HIV d’entrer sur le sol américain, … Les attentes et les frustrations sont trop grandes.
Je serai probablement déçu. Tant pis. Ou tant mieux. On a déjà eu nos icônes (Nelson Mandela) et nos trop nombreux martyrs comme Patrice Lumumba ou Kwame Nkrumah…Il est temps pour les Noirs, pour le symbole, d’avoir un président « normal » désigné par le peuple.
LE BLACK ET LA PLUME 
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