
Je ne veux pas faire de ce blog « L’Observatoire du Racisme Ordinaire En France » mais une fois de plus je tombe des nues. Le client du jour est un beau spécimen : jeune (pour un politique), de gauche et maire d’une ville de banlieue !
Mardi soir dans l’émission « Politiquement direct » sur Direct 8 lors d’ un reportage dans la brocante de sa ville Evry, le maire dérape :
« Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos… » Voilà ce qu’il marmonne dans sa barbe bien qu’il soit filmé. Apparemment cela venait du coeur ! La journaliste lui demande des explications. Au lieu de s’excuser ou de s’expliquer Manuel Valls va dérouler son raisonnement bien rodé.
« Évidemment avec les stands qu’il y avait là, j’avais le sentiment que la ville, tout à coup, ce n’est que cela. Cela n’est que cette brocante, alors que j’ai l’idée au fond d’une diversité, d’un mélange, qui ne peut pas être uniquement le ghetto. On peut le dire ça ? «
Pourquoi une brocante dans sa ville avec des français d’origine étrangère pose-t-elle un problème ? Il continue sa rhétorique pour noyer le poisson
« Il faut amener une diversité sociale d’abord, parce qu’il est là essentiellement le problème dans une ville comme Evry, qui est une ville qui a évolué, qui est une ville aussi de classe moyenne, mais qui manque d’un centre-ville. Donc, c’est tout le projet de ma ville, d’avoir un véritable centre-ville, qu’on est en train de lancer, et qui permette d’accueillir ces classes moyennes, qu’elles soient issues ou non de l’immigration. »
Ici Manuel Valls ne noie plus le poisson il l’étrangle ! Interrogé sur son « besoin de voir des Blancs » dans une brocante il bifurque sur l’urbanisme et la diversité sociale…
« On a besoin d’un mélange. Ce qui a tué une partie de la République, c’est évidemment la ghettoïsation, la ségrégation territoriale, sociale, ethnique, qui sont une réalité. Un véritable apartheid s’est construit, que les gens bien pensants voient de temps en temps leur éclater à la figure, comme ça a été le cas en 2005, à l’occasion des émeutes de banlieues. »
Heureusement qu’il est maire d’une ville de banlieue depuis huit ans ! Ce diagnostic « perspicace » tout le monde le fait depuis vingt ans. Notez l’allusion aux « gens bien pensants » alors que lui bien sûr « parle vrai ». Enfin, quel est le rapport entre les émeutes de 2005 suite à un décès de deux enfants et son regard raciste sur une paisible brocante de sa ville ?
« A force de nier le problème on a laissé ces questions à d’autres, parfois aux extrêmes et surtout à la désespérance politique »
Pour finir il agite le chiffon de l’extrême droite. Classique mais toujours efficace. Après cette belle démonstration on ne sait toujours pas pourquoi il fallait pour le maire d’Evry « quelques blancs, quelques whites, quelques blancos » dans la brocante.
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