La Guinée Conakry possède les caractéristiques de beaucoup de pays africains. On y trouve beaucoup de richesses naturelles (ici c’est entre autres du bauxite, de l’uranium, de l’or et des diamants) , une population jeune et malheureusement un président dangereux.
Ce 24 décembre 2008 lorsque le capitaine Camara prend le pouvoir quelques heures aprés le décès du président Lansana Conté les guinéens se réjouissent : ils célèbrent la fin de 24 ans de régime sans partage. C’est plus ou moins le même scénario qu’en 1997 lorsque les zaïrois après des décennies de mobutisme célébraient l’inconnu Kabila. Les guinéens ce jour là sont pleins d’espoirs : après tout, cela ne pouvait pas être pire…
Mais les gens médiocres ont une particularité : ils déçoivent rapidement. Le capitaine Camara suspend la Constitution, nomme un pouvoir exécutif « Conseil national pour la démocratie et le développement » et bien sûr promet que « les élections présidentielles se tiendront après une transition de deux ans et qu’il ne sera pas candidat ». Dans un premier temps il accepte même les recommandations d’organisations de la société civile et de partis politiques pour la mise en place d’un calendrier électoral. Rapidement le despote en herbe tombe le masque : il déclare que sa décision de se présenter aux élections présidentielles « dépend de Dieu ». Si on ne parlait pas du destin d(un pays cela prêterait à sourire.
Mi-septembre des partis politiques locaux grognent. La communauté internationale (avec son efficacité habituelle) fait les gros yeux mais le petit Capitaine est lancé et rien ne peut freiner sa montée en puissance. Mégalomane, brutal et colérique ses allocutions et ses interviews tournent à la caricature. La Guinée se transforme en un régime militaire fort qui ne tolère aucune opposition. Ce 28 septembre une manifestation organisé pour protester contre sa candidature est violemment réprimée par des militaires et des mercenaires étrangers : plus de 150 morts, une centaine de blessés et on parle même de viols.
Ce dimanche Bernard Kouchner, le Ministre des Affaires Etrangères a déclaré que la France ne pouvait plus travailler avec la Guinée Conakry. Il a même envisagé une « intervention internationale » en collaboration avec les pays africains. Ce à quoi le petit Capitaine a répondu « La Guinée n’est pas un arrondissement de la France. » Acculé, lui qui vient de massacrer ses frères et sœurs ose jouer la carte du nationalisme contre les « méchants impérialistes français ». Pathétique.
Ce lundi le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a débarqué à Conakry pour conduire une médiation en Guinée au nom de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Est-ce que ce « machin » va changer les choses ? J’en doute très fort.
Pauvre Guinée.
Pauvre Afrique.
4 réponses sur « MOUSSA DADIS CAMARA : Pauvre Guinée. »
dayum, not un bon look
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Hélas…Mais tt ceci est symptomatique des pays africains . Je me rends compte qu’en écrivant cela que je suis enervée mais j’sais pas quoi dire d’autre!
Vas-y je vais dormir!
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1958: «Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage». dixit Sékou Touré premier président guinéen…
1984: Coup d’état, Lansana Conté s’autoprocclame président
2008: Coup d’état, Dadis Camara accède au pouvoir
Je suis née à conakry en 1982…et depuis je vis dans l’utopie que ma génération connaisse une guinée, une afrique, « démocratique »? unie? avec une économie internationale? organisée? développée?
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Un brutal sentiment de déjà vu!
C’est triste, on a l’impression d’être devant sa télé et de voir passé un film qui ressemble étrangement aux dix derniers films que tu as regardé sans pouvoir appuyer sur la touche stop. C’est d’un frustrant. Pourtant, je croyais que c’était la monarchie qui était à la mode dans les gouvernaments africains en ce moment. Pffffffffff, on est pas sorti de l’auberge!
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