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François et la Françafrique : Le changement c’est quand ?

L’arrivée au pouvoir de François Hollande est-elle une bonne nouvelle pour l’Afrique ? Eléments de réponses. 

« Je développerai la relation de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel. Je romprai avec la  Françafrique » . C’est le point 58 des 60 engagements du candidat Hollande. Son petit rectificatif  ce 15 mai après son hommage à Jules Ferry (« Sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique. Elle doit à ce titre être condamnée ») sur Facebook  est un beau geste. Le président « normal » on le sait est moins brutal que son prédécesseur mais pourra-t-il aller contre la tradition de la Françafrique ?

François Hollande n’a pas le monopole des bonnes intentions. Rappelez-vous il y a quatre ans, Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat chargé de la coopération  du gouvernement Fillon promettait  la rupture.  « La « Françafrique est moribonde. Je veux signer son acte de décès. » déclarait-il au journal Le Monde . Le 18 mars 2008, Bockel était remercié. Son départ a été à l’époque « très bien accueilli » au Gabon. Une coïncidence sans doutes. Son remplaçant Alain Joyandet sera lui plus « docile » et les affaires vont pouvoir reprendre tranquillement. Le financement occulte de partis politiques  (cf  les déclarations incroyables du porteur de valise Robert Bourgi)  a continué.  Le néo colonialisme aussi. L’accord entre Areva et les autorités nigériennes pour l’exploitation d’ un immense gisement d’uranium  et l’implication dans la crise ivoirienne sont les exemples les plus éloquents du quinquennat Sarkozy.

S’il faut laisser le bénéfice du doute au Président Hollande, ne nous berçons pas non plus  d’illusions.  Depuis 50 ans la Françafrique est un des rares sujets où la gauche et la droite partagent un bilan déplorable. Avant le gouvernement Sarkozy la France s’est illustrée par entre autres le scandale politico-économique Elf et un rôle prépondérant dans le génocide au Rwanda. Enfin n’oublions jamais qu’on doit le terme « Françafrique » au premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. La « Françafrique » définissait son souhait de conserver des « relations privilégiées avec la France ». Toute une époque… La fin de la Françafrique n’appartient pas exclusivement à François Hollande mais aussi à l’Afrique et sa diaspora.

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