Sean « Puff Daddy » Combs offre une mixtape pour son anniversaire, Cousin Stizz le nouvel artiste de Boston, KRS ONE est de retour, Espiiem sort un album, Tim Westwood déterre un vieux freestyle de Jigga, Ben Carson plus ridicule que Donald Trump And All That Good Stuff
DIDDY offre MMM
“He is in the studio working on his new project : Money Making Mitch,” Voilà ce que confiait l’année passée Rick Ross aux camarades de Trace TV lors de sa tournée promo européenne. Diddy allait sortir quelques mois plus tard Big Homie et son gros clip puis le moins efficace I Want The Love avec Meek Mill la maîtresse de Nicki Minaj. L’album ne sortira finalement pas en 2014. Cet été Finna Get Loose produit par Pharrell devait allumer la mèche. Un pétard mouillé : même pas top 20 au Billboard ni plus de 40 000 singles écoulés. Sean Combs, l’homme qui a fait danser toute une génération et vendu des millions d’albums depuis Jodeci en 1992, ne pouvait pas en rester là. Avant de sortir No Way Out 2, il balance pour son anniversaire, et pour tester le terrain, la mixtape MMM. Dans son argumentaire le patron de Bad Boy fait référence au film Paid in Full produit par Dame Dash avec Cam’ron, Wood Harris ( alias Avon Barksdale de The Wire…) et Mekhi Phifer. MMM est une “sonic motion picture” comme il dit dans l’intro “Facts.” On comprend ce qu’il a voulu dire. Diddy a convié une belle liste d’artistes (Lil Kim ressuscitée dans Auction, Pusha T et Jadakiss impériaux sur Everyday, Wiz Khalifa, King Los, Travis Scott…il y a même Brucie B !) mais surtout propose des musiques très bien réalisées. Et si Diddy avec Kanye et Dr Dre était un des meilleurs réals de rap ? Téléchargez son projet gratuit ICI
COUSIN STIZZ : le roi de Boston ?
Boston n’avait plus accouché de grosses stars de musique noire depuis les groupes New Edition puis Bell Biv Devoe et le sous-estimé Bobby Brown. Cela fait un sacré moment. Et puis le game a changé : aujourd’hui un artiste n’est plus obligé de « représenter » sa ville. Avec les réseaux sociaux il a directement accès au monde. Reste qu’il est bon d’être « prophète dans son pays » et depuis cet été, Cousin Stizz avec sa mixtape , Suffolk County, met les projecteurs sur l’austère ville du Massachusetts. Un peu « D-Boy » à la Pusha-T, des refrains catchy et le sens de la mélodie comme Wiz Khalifa : Cousin Stizz a tout pour lui.
JAY-Z crû 1999
Retour en 1999. Shawn Carter avec Vol. 2… Hard Knock Life vient de goûter pour la première fois au multi-platine : 5 millions d’albums vendus (cela reste son meilleur résultat) et en prime le tube crossover Hard Knock Life. L’alors ambitieux trentenaire prépare déjà Vol. 3… Life and Times of S. Carter et passe répondre aux questions de l’indéboulonnable Tim Westwood – le Cut Killer anglais – à l’époque sur BBC Radio 1. Après l’interview Monsieur « Zed » a balancé un freestyle correct au DJ anglais. Le flow assuré plus sa petite touche de sarcasme, Jay balance des textes qui se retrouveront plus tard dans Come & Get Me et surtout dans Do It Again. Merci Tim Westwood de nous avoir sorti ce petit bijoux oublié.
LEONISS : Congo mais pas trop ?
Leonce Mahinanda alias Leoniss est un rappeur de la République Démocratique du Congo. Né à Bukavu, au Congo mais ayant grandi à Bruxelles sa musique est plus influencée par les MC de la capitale belge comme Gandhi que par Koffi Olomide. Lorsque Leonce retourne à Kinshasa pour passer son bac il en profite aussi pour se lancer dans la musique. Bango Nde Tembe de Leoniss est un morceau propre et carré. Peut-être trop. On est en droit d’attendre plus qu’un refrain en lingala, une des quatre langues nationales du Congo-Kinshasa. Sans tomber dans les clichés ce jeune MC gagnerait par exemple à puiser dans la riche musique congolaise et offrir des clichés du quotidien de Kinshasa la troisième ville la plus peuplée d’Afrique. Attendons la suite : Leoniss, signé sur le label indépendant Tikil Records travaille son premier EP Bilembo.
KRS ONE fustige la guerre contre la drogue.
La dernière fois que l’on a entendu parler de KRS ONE en France c’est lorsque l’info (ou intox ?) a circulé qu’il facturait les fans 50 euros pour une photo. Dur. Personne n’est parfait : il reste un des piliers du rap américain. South Bronx, The Bridge Is Over, Sound Of Da Police, MC’s Act Like They Don’t Know, Step Into A World… On ne compte plus ses classiques et surtout l’importance du MC de South Bronx. Aujourd’hui âgé de 50 ans, le Blastmaster KRS-One n’a apparemment pas dit son dernier mot. Il prépare son quatorzième album Now Hear This qui devrait sortir ce 24 novembre. KRS revient et comme il sait si bien le faire met les pieds dans le plat avec Drugs Won. Il revient sur la « War On Drugs » menée par le gouvernement américain depuis plus de trente ans et estime que cette guerre est perdue. A 50 ans KRS reste impertinent !
ESPIIEM : Noblesse oblige
Une voix caverneuse. Voilà ce qu’on remarque d’emblée chez cet ancien membre du collectif The Hop. Espiiem, un jeune MC parisien, n’est pas tombé pas dans l’écueil de beaucoup de rappeurs de sa génération : une forme correcte qui cache un fond inexistant. Lui s’emploie a être aussi efficace dans un domaine que dans l’autre depuis bientôt cinq ans. En 2012 surgit L’ Eté à Paris qui sera suivi l’année suivante par Haute Voltige, un mini-album où le rappeur assoit son style sobre. Espiiem sort depuis quelques jours Noblesse Oblige son premier album. Une voix, un propos, un univers, il ne manque à Espiiem qu’un plus large public.
JEEEZY : Fade To Black de onze minutes.
Ce 26 juillet Jeezy a fêté les – déjà- dix ans Let’s Get It: Thug Motivation 101 au Fox Theatre d’ Atlanta. Si vous n’avez pas eu la chance de le voir jouer tout les titres de cet album Young propose un mini docu de onze minutes. Des répétitions, aux préparatifs jusqu’à quelques minutes du show. De quoi patienter avant son sixième album Church In These Streets.
13 BLOCK : Dans la tendance ?
« A Paris c’est comme aux States mais enlève au moins 10 ans » rappait Elie Yaffa aux côtés de La Brigade sur le titre Seizes Rimes. C’était en 1996. Dans les années 2010, le décalage peut-être grâce à la technologie est moins long. En 2012, Chief Keef et Lil Reese de Chicago sortait le clip Don’t Like, l’hymne de la drill. Seulement trois ans plus tard, 13 Block un trio de Sevran dans le 9.3 refait le même style de musique. Dans le clip, on a quelques armes, de la drogue et bien sûr l’immanquable gars qui secoue ses dreads. Que l’on aime ou pas, ce groupe proche de Kaaris et de Therapy est dans une tendance d’un rap français qui « chante » comme Future et danse comme Skippa Da Flippa. Si Niska, Gradur, 40 000 Gang ou autres XV Barbare ont un public alors pourquoi pas eux ?
BEN CARSON se met au rap.
Donald Trump n’est pas le seul candidat à la présidence dans le camp Républicains à se ridiculiser. Ben Carson, le candidat Afro-Américain des Républicains vient peut être de faire aussi « bien ». Cet homme de 65 ans a le profil du vrai conservateur américain : il ne croit pas en la théorie de l’évolution, il est contre l’avortement et le mariage entre personnes de même sexe. Il est aussi profondément libéral sur le plan économique et promouvoit la responsabilité individuelle contre un Etat qu’il juge invasif. C’est son droit. Qu’à trouver ce brillant chirurgien pour créer un lien avec la jeunesse afro-américaine ? Un « rap » sorti d’une sitcom du début des années 90. Là, il n’a pas le droit.
2 réponses sur « OBSERVATOIRE DU RAP GAME 116 »
[…] Migos a beaucoup « influencé » ( XV Barbare, 4000 Gang, PSO Thug ou autres 13 Block) une frange de la nouvelle scène française. Attitude, gestuelle, danse…L’influence […]
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[…] Lamar, Young Thug, Meek Mill, le sous-estimé Big K.R.I.T, Vince Staples, Tyler The Creator, Travis Scott, Chance The Rapper et dans une certaine mesure YG. Ils proposent une musique de leur époque qui […]
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