
L’immigration depuis presque trente ans est LE sujet favori des politiques. Ce 2 novembre, le gouvernement de monsieur Sarkozy pour aborder ce « marronnier » de la politique française a choisi un angle d’attaque original.
« Plutôt qu’encore stigmatiser les étrangers, c’est ‘so années 80’ si on s’interrogeait sur la nationalité française ? » Le conseiller qui a posé cette question lors d’un brainstorming Place Beauvau aujourd’hui encore doit se pincer pour y croire. Plus c’est gros, plus ça passe ! Apparemment naître, grandir, vivre, étudier, travailler en France n’est pas suffisant. Comme les enseignants et les chercheurs sont des dangereux gauchistes, il faut donc présenter cette problématique (le chômage et la paupérisation d’une partie de la population sont secondaires ) à l’opinion sans « filtres ». Le web est l’outil idéal : http://www.debatidentitenationale.fr/ Caché derrière son ordinateur n’importe qui peut laisser sa réponse à la question « Pour vous qu’est-ce qu’être Français ? » Tout le monde sait que l’anonymat insuffle chez l’être humain la noblesse d’âme, le respect et l’envie d’échanger…Cela n’a pas manqué : dés les premières 24 heures ce site s’est transformé en défouloir de racisme de base. Aujourd’hui les modérateurs semblent avoir repris les choses en main. Oh ce n’est pas bien grave et puis l’exemple vient d’en haut. Brice Hortefeux qui taquine les Auvergnats, l’édito ambigu de notre président dans Le Monde (suite au vote des cousins suisses contre la construction de nouveaux minarets) et enfin la récente brillante analyse de la Mère Morano participent à installer une atmosphère sereine et dépassionnée.
Au fait, de quoi et de qui messieurs Besson, Sarkozy et leurs amis de l’UMP (quoique pas tous) veulent VRAIMENT parler ? Les réfugiés politiques ou économiques ? Les sans-papiers ? Les français dont les parents viennent d’Afrique noire ? Ceux dont les parents sont originaires du Maghreb ? Les musulmans qui parlent à l’envers avec des casquettes ? (Ah Nadine !) Posons les vraies questions ! Est-on un « vrai français » lorsque l’on s’appelle Bouna ou Zyiad ? Faut-il supprimer le droit du sol ? Pourquoi n’enseigne-t-on pas l’histoire commune de la France et de ses ex colonies ? Combien il y a-t-il de Noirs et d’Arabes en France ? Ont-ils les mêmes chances de réussite ? Pourquoi certains considèrent être des français de seconde zone ? Quel pourcentage représentent-ils dans la population carcérale ? La liste de questions est longue…Sans de vraies données chiffrées, les immigrés, enfants d’immigrés, « personnes d’origines étrangères » ou peu importe le nom politiquement-correct dont on les affuble resteront condamnés dans le flou politique. Ils seront cette masse indéfinie, sans « identité » ballotés entre l’angélisme de la gauche-caviar dénoncé parfois avec juste titre par la droite et la répression droitière montré du doigt avec raison par la gauche.
Ce grand débat sur l’immigration…oups l’identité nationale, se clôturera le 4 février 2010 par un colloque, au cours duquel le Ministre présentera la synthèse des travaux. La France retient son souffle. Ah oui, un mois plus tard , quelle coïncidence, commencera le premier tour des élections régionales. Plus c’est gros….
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