Un nouvel épisode dans notre saga « la France un pays formidable ». Après les mésaventures de Pierre-Damien, voici celles d’ Amro.
Notre veinard s’appelle Amro Al Khatib. On est mal parti. Comme le notait notre Très Fin Président lors de la remise d’une breloque à l’immense artiste Dany Boon « ce n’est pas gagné ». Nationalité ? Libanaise. Doux Jésus. Certes Amro, 25 ans, n’a pas d’antécédents. Pas de voitures brûlées, de barbe ostensible, de femme(s) voilée(s) ou de moutons dans le coffre. Étrange. Amro a un diplôme d’ingénieur de l’Université de technologie de Compiègne. Une exception qui confirme la règle ?
Début 2011, Air Liquide diffuse une annonce de recrutement d’ingénieurs projets pour son site de Sassenage, près de Grenoble. Amro Al Khatib satisfait les critères. La société Air Liquide embauche le jeune ingénieur libanais en CDI le 1er juin. Amro avait une autorisation de travail en qualité d’étudiant. Consciencieux il fait une demande d’autorisation de travail dès le mois de mai auprès de la Direccte (Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail) de Rhône-Alpes.
Ce 3 octobre Air Liquide reçoit une réponse négative. L’entreprise doit licencier le jeune homme ! Pour quelles raisons refuse-t-on à Amro le droit de travailler ? L’Unité territoriale Isère de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail, de l’emploi (UT-Direccte) estime qu’il y aurait dans la région « 396 demandeurs d’un emploi d’ingénieur projet pour seulement 90 offres, ce qui devrait permettre à Air Liquide d’embaucher un ingénieur français.» Nous sommes bien en 2011.
Le 7 octobre, Air Liquide a déposé un recours contre le rejet, auprès de la préfecture. Une pétition circule dans la boite pour permettre au jeune diplômé de retrouver son emploi. Le dossier d’Amro devrait être réétudier cette semaine. Que retenir de ce petit fait divers ? La préférence nationale à l’embauche est légale en France. Quelle idée aussi d’être Libanais.

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