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5 POINTS POUR APPRECIER NIGGAZ IN PARIS

 

12 fois !  Lundi dernier  au Palais Omnisport de Paris Bercy Kanye et  Jay-Z  ont  battu le record.  Comment ce titre sorti il y a bientôt un an est-il devenu le symbole de cette tournée Watch The Throne ? Analyse en cinq  points.

 1. LA PROD

Dés la première écoute (à la sortie de l’album le 13 septembre 2011)  j’étais conquis. Attention je ne me doutais pas que ce titre allait provoquer une telle hystérie mais pour moi « Niggaz In Paris » était un tube. Hit-Boy le jeune homme,  seulement 25 ans, derrière cette prod  n’est pas un nouveau venu.  Il a  été repéré il y a 5 ans par Polow Da Don et s’est  fait les dents sur quelques talents de LA  comme Damani et son efficace « Been This Way »  . Le destin de Hit-Boy va changer lorsqu’il rejoint  le pool de producteurs G.O.O.D Music. Depuis peu il s’est mis à rapper et semble vouloir marcher sur les traces de Mr Kardashian. Son titre produit par Bink! est pas mal mais reste encore loin du brillant  « Trough The Wire »

2. LE COUPLET DE KANYE

Kanye West n’a jamais été un grand technicien. Grâce à  l’intention qu’il met dans son flow et la sincérité de ses textes il fait la différence. Pour comprendre le « seize mesures » de Kanye il faut saisir ses motivations. Il y a 5 ans lors d’une conférence de presse à Paris pour son troisième album « Graduation »  Kanye  avait donné des explications pour chaque chanson. Ainsi  pour  justifier son débit plus « aéré » dans  « I Wonder »     Mr West  avait confié avoir remarqué que durant ses concerts à l’étranger une majorité du public ne suivait pas ses textes.  Dans le couplet de « Niggas In Paris » Kanye  West applique à la lettre ce qu’il effleurait à peine dans « Graduation ».  En plus d’un débit plus lent il est drôle ( il propose au Prince William’d’épouser les zombies Mary Kate et Ashley Olsen ») , arrogant  (« Doctors say I’m the illest cause I’m suffering from realness »), étale sa science (Martin Margiela est un couturier belge très connu dans le milieu de la mode.)  et trouve le gimmick « That Shit Cray ».  Kanye West  a tout les ingrédients pour que le public  reprenne  par cœur des phases de son couplet.

3LE COUPLET DE HOV

 Jigga est de la vieille école. La school des pères fondateurs :  Kool G Rap et Big Daddy Kane. Though talk et floss talk : depuis ses débuts ce sont les deux principales sources des textes de Jay. Il parle de sa Rolex, de son Audermars Piguet, de son équipe des Nets, de ses Jordan, de sa bouteille d’Ace Of Spades… La routine. Mais lorsqu’ on connaît le catalogue du gaillard ce n’est pas une injure de dire qu’il a déjà fait beaucoup mieux. Juste un exemple pour la route :  « Money Ain’t A Thang » millésime 1998

Autre faute grave : sa phase avec les « Mike » ! C’ est soit un recyclage de son seize dans « U Rock My World » de Michael Jackson (“Uh, the Mike Jordan of rap, the Mike Jackson of pop The Mike Tyson of street”)  ou pire une énième référence à “I perform like Mike, anyone Tyson, Jordan, Jackson” dans « Victory » de Biggie Dans les deux cas that shit is NOT cray.

 4. LE SYMBOLE

 

Cette chanson a été enregistré à l’Hotel Le Meurice à Paris. Une nuit là-bas ?  Minimum 560 euros. Ce n’est peut-être pas un hasard si pour nos deux millionnaires la ville de Paris représente  le luxe, l’ élégance et le raffinement.  Ce n’est pas un hasard non plus si lors de la première date parisienne  Spike Lee, l’acteur Jaleel White (Oui Steve Urkel ! ), Stephen Hill  le boss  de BET, Elliott Wilson le patron du blog Rap Radar, le chanteur The Dream, Beyoncé, Kelly Rowland et d’autres  ont fait spécialement le déplacement. Ils voulaient vivre l’évènement : « Niggas In Paris » dans la ville de  Paris ! Ils n’ont pas été déçu. Seul petit regret : aucun « Nigga FROM Paris » n’a été convié ce soir là.

 5. LA CONTROVERSE

 Dans l’euphorie du premier concert parisien Gwyneth Paltrow ( la femme de Chris Martin le meilleur ami de Jay-Z) a twitté « Niggas In Paris for real ». Aïe. Aux Etats-Unis le « N-Word » comme on dit là-bas est une question qui fait toujours débat. Certaines associations noires ont très mal pris ce tweet de Gwyneth. Le chanteur The Dream a couru à sa rescousse, Russel Simmons s’est fendu d’un long post pour la soutenir et même Nas a précisé que « Gwyneth was the homie ».  Ok. D’accord Nasir.  Ce petit scandale révèle un autre malaise: comment appliquer des règles  (rigides ?)  à des textes d’artistes qui touchent le monde entier ? Un Américain Blanc ne peut pas dire le N-Word mais un fan Français Blanc aurait le droit ?  Pour ces mêmes raisons et vu le poids de ce mot (qui évoque l’esclavage) les rappeurs ne devraient-ils pas s’auto censurer ?  On le voit tout cela est très compliqué.

En attendant une Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour trancher ce débat  je vais me regarder le rappel de « Niggaz In Paris » in Paris. Again !

4 réponses sur « 5 POINTS POUR APPRECIER NIGGAZ IN PARIS »

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