« 3 Kings » de Rozay accompagné de Dr Dre et Jay-Z ou « I Do » de Jeezy, Jay et Andre 3000 ou « 3 Kings » de Slim Thug, Bun B et TI ?
Ross en invitant Andre Young l’ indéboulonnable figure de l’ouest et Jay-Z l’auto-proclamé « Best Rapper Alive » a voulu se hisser le temps d’une chanson à leur niveau. A l’époque de « Port Of Miami » (où il faisait rimer « 22’s » avec… »22’s ») personne n’aurait parié sur une telle collaboration. Notons aussi que Rozay a réussi le tour de force de parler constamment de deals de drogue avec un passé de gardien de prison. Il n’empêche. Ses récents succès et sa constante amélioration ne font pas encore de Rozay un King et cette chanson est une preuve de plus.
La prod : Jake One le beatmaker originaire de Seattle proche d’Aftermath a réalisé du bon travail. Rien de plus. Il a déjà fait largement mieux comme par exemple « Movin On Up » de 50 Cent . Etait-il vraiment l’homme de la situation ? Je voyais plus Justice League , un bon DJ Khalil ou DJ Toomp…Et pourquoi pas Dre ? Peut-être fallait-il tenter un gros 808 de Lex Luger ? Quoi qu’il en soit cette absence d’éclat enlève une partie de magie à cette collaboration.
Le texte : Je ne sais pas qui a écrit le couplet de Dre. Le contenu (« You should listen to this beat through my headphones » ou « Number one for the last twenty years ») et certaines tournures de phrases (comme « The fuck you magazine niggas want from me ? ») me font penser à du Jay. Certains blogs parlent de Kendrick : on sera rapidement fixé. Curieusement depuis un moment Dre a une voix et un flow pas toujours reconnaissable. Bizarre.
La mauvaise surprise vient Rozay. Il ne s’est pas fatigué. Je m’attendais à des phases de mégalo dont il a le secret, au lieu de cela il l’a joue « safe ». A part quelques phases (« 80 pair of sneakers came from the D game, cousin was a Crip, said it was a C thing ») on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Étrange. Où est l’énergie qu’il y avait dans son plus gros tube en date « BMF » ? Même au niveau de sa marque de fabrique les adlibs Ross est sobre. Un peu trop à mon goût. C’est selon moi le maillon faible du morceau : un comble !
Jay-Z en revanche s’est lâché. En mode « pilotage automatique » Jigga reste dans son domaine de prédilection : « flossing » (il évoque sa négociation avec Live Nation, « I killed the Hermes store, somebody save me », « niggas couldn’t walk in my daughter’s socks », « ex b-boy, used to park my Beamer, now look at me, I can park in my own arena »...) saupoudré d’un peu de « tough talk » . Un régal ! Sans forcer (il n’y a pas de punchlines incroyables) Jay donne l’impression de marcher sur l’eau. On sent que Mr Beyoncé freestyle (il le dit d’ailleurs) et qu’il est détendu. Un couplet qui fait référence à entre autres Basquiat, Robin Williams et Max B ne peut pas être mauvais !
Pour info début janvier Young Jeezy a sorti « I Do » avec Jay-Z et Andre 3000. Il y a dans ce titre plus de cohésion (ils parlent tout les trois de la même chose) et plus « d’âme » que dans « 3 Kings »
Pour les cancres : l’original 3 Kings de 2004 ! Slim Thug ft Bun B +T.I : 3 Kings : le jeune Slim Thugga dans son premier album avait réuni Bun B et Tip sur une grosse prod de Mr Lee.