Young Thug sort son album, Onra gagne à être connu, Thierry Zig se met au rap, Dave East n’était pas à Coachella, Rozay le King de la misogynie, Rouda rappe pour les chauves, French Montana au top avec Harry Fraud, Nas parraine un docu… And all that good stuff !
YOUNG THUG
Difficile de suivre Young Thug ! Depuis deux ans, ce jeune rappeur d’ATL n’arrête pas de surprendre. Il y a d’abord son style iconoclaste. Il crache une sorte de yaourt épais englué dans de l’autotune avec des morceaux de mots pré mâchés. Cela n’a pas l’air ragoutant mais des titres comme Picacho, Stoner et surtout Danny Glover sont des tubes indéniables. Ensuite ses refrains efficaces (comme sur All About The Money de T.I) et son travail avec Rich Homie Quan sur le projet Rich Gang The Tour Part 1 l’ont intronisé comme une des stars de la nouvelle génération d’ATL. Enfin il y a son look (les piercings, les robes, les chignons…) et ses attitudes parfois très proches avec ses « amis ». Charlamagne Tha God, l’animateur de la matinale sur la radio Power 105 lors d’une interview pour Vlad TV l’année passée déclarait que Young Thug était « le premier « Gangsta Gay rapper ». Pourquoi pas ? Le plus préoccupant et sa relation ambiguë avec Lil Wayne. Le jeune rappeur de 22 ans est très influencé par Weezy et ne s’en est jamais caché. Devenu proche de Birdman, Thugga a multiplié les provocations. Surtout depuis que Lil Wayne et Birdman sont fâchés le jeunot s’est lâché. Il menaçait d’appeler son album The Carter 6 et de présenter ce projet à Hollygrove, le quartier de New Orleans où Weezy à grandi. Finalement Young Thug a renommé son projet Barter 6 qui est devenu une mixtape. Le public américain ne s’est pas précipité dans les bacs : seulement 18714 albums vendus.
ONRA invite Chuck Inglish
Encore un beatmaker français injustement peu reconnu par le public rap. Arnaud Bernard alias Onra s’est pourtant forgé une réputation mondiale avec la parution de ses Chinoiseries en 2007, un album avant-gardiste de 32 morceaux réalisés à partir d’enregistrements chinois et vietnamiens des années 60 et 70. Hier, Onra vient de dévoiler un deuxième single avec Chuck Inglish. Ce titre assez frais sera dans l’album Fundamentals (avec des feats du OG Daz Dillinger, Perrion, , Doppelgangaz, Black Milk…) prévu pour ce 15 mai.
FRENCH MONTANA et HARRY FRAUD : duo gagnant.
Flashback. Retour en 2009-2010. Lie To Me, Stylin On You, Hammer Long, Shot Caller avec ces chansons French s’impose dans les rues de New York. Des rimes simplistes sur un boom bap New Yorkais remis au goût du jour par Harry Fraud : bingo à tout les coups. Aujourd’hui French est populaire grâce à des gros tubes et des gros featurings. Mais l’ancien vendeur de DVD (et de « farine qui rend fou ») du Bronx a perdu ce qui faisait sa particularité : la touche d’Harry Fraud. Fin décembre le duo s’est réuni pour sortir ensemble Mac & Cheese 4 The Appetizer. La musique de Harry Fraud a évolué et French comme son mentor Max B s’essaye encore plus à un « rap-chanté ». Cela colle directement. Dontchu est l’exemple parfait de cette belle collaboration. Malheureusement le titre est desservi par ce clip plein de clichés réalisé par Kid Art, le bras droit de Vinny Cha$e d’Harlem. Dommage.
THIERRY ZIG : Du Basket au rap !
Les basketteurs qui se mettent au rap ? On a l’habitude de voir cela aux Etats-Unis. Kobe Bryant, Allen Iverson, Shaquille O’Neal bien sûr (qui a même eu un featuring du Notorious B.I.G) ou récemment Damian Lillard des Trailblazers nommé par Sway Calloway « le meilleur rappeur de la NBA ». En France ? Tony Parker. Il est quadruple champion NBA, il a bien le droit de déconner un peu… Thierry Zig, lui est plus sérieux. Il est une des figures emblématiques des playgrounds parisiens et très certainement un des joueurs les plus spectaculaires ayant joué en France. Cet arrière a fait les belles heures de Levallois et Paris et notamment lors de la saison 96-97 où il tournait à plus de 10 points par match. Il rappe depuis quatre ans et aujourd’hui sous le pseudo de Wilson Sumthin il propose une grosse mixtape de vingt trois titres. Appliqué dans l’interprétation, Thierry Zig parfois se permet des refrains en anglais loin d’être ridicules. Malgré encore quelques approximations – comme des rimes parfois trop scolaires- ce rookie dans le rap ne peut faire que progresser. Téléchargez son projet ici.
CLEAR SOUL FORCES : Detroit Revival Ep 2.
Ils appartiennent à la vague du revival des 90’s qui a balayé tout les Etats-Unis il y a quelques années. Après L.A (Odd Future…), New York (Joey Bada$$, Dillon Cooper, Bishop Nehru…) Detroit était touché avec eux. L.A.Z., E-Fave, J-Roc (rien à voir avec le DJ des Beat Junkies) et Ilajide ont une vingtaine d’année et sont fascinés par les années 90. Grâce à Iljade qui supervise et produit la musique, Clear Soul Forces dépasse la simple esthétique. On retrouve chez eux un peu les couleurs d’A Tribe Called Quest, The Pharcyde, Slum Village et de fait l’âme du regretté J.Dilla. Depuis leur mixtape Detroit Revolution le quartet du bord du lac Michigan a gagné en popularité. Leur style est plus que jamais identifiable dans Fab Five leur nouvel effort disponible dans les bacs ce 4 mai. Les cinq compères seront à La Maroquinerie ce 11 mai.
ROUDA Chauve qui peut !
Rouda se présente comme un « poète-rappeur-slameur ». Cela s’entend. La manière de parler sur la musique de ce vétéran de la scène « spoken word » francilienne semble être conçue pour être déclamé en public. On retrouve aussi plus de dix ans d’expérience, de festivals à travers le monde, des disques et quelques collaborations ( comme son apparition dans le premier album de Grand Corps Malade) dans la prose de Rouda. Avant son nouvel album, The French Guy, prévu pour l’automne 2015 avec les participations d’Oxmo Puccino et Féfé il dévoile le titre Chauve Qui Peut.
IAMSU! chante et tourne.
IAMSU! chante. Comme tout le monde me direz-vous ! Ces jours-ci, ils sont tous atteints du virus. Il est vrai que logiciel autotune permet aux rappeurs de proposer des petites harmonies parfois assez efficaces. C’est le cas ici dans They Say issu du projet 7 titres Eyes On Me dont ce rappeur de Richmond assure actuellement la tournée aux Etats-Unis. Ce MC et beatmaker, peu connu sous nos lattitudes a une petite notoriété. Ainsi Iamsu est derrière Up, le tube régional de Loverance sorti il y a déjà quatre ans. Ah oui, Iamsu a 25 ans et totalement indépendant.
NAS : Le Parrain d’un documentaire.
Nasir Jones a réalisé une belle b.a. En 2013, il est séduit par le documentaire sur la culture Hip-Hop en Ouganda narré par un B-Boy ougandais. Shake The Dust est réalisé par Adam Sjöberg, journaliste et photographe met en lumière les histoires de rappeurs, Djs et danseurs à travers l’Ouganda, le Cambodge, la Colombie et le Yemen. La légende de Queensbridge sait que s’il appose son nom sur Shake The Dust, en tant que producteur cela ouvrira plus de portes. Mission accomplie : le docu est présenté partout dans le monde. Thanks Nas !
DAVE EAST n’était pas à Coachella.
Vous n’avez pas pu vous rendre à Indio en Californie pour aller au Festival Coachella ? Dave East un rappeur de Harlem à New York non plus. Il nous confie dans le savoureux No Coachella For Me qu’il avait autre chose à faire. Coincé à New York, il pense au loyer de sa mère, doit vendre de la drogue et doit écrire sa musique. Signé sur Mass Appeal le label de Nas, Dave East malgré des apparitions remarquées doit encore faire ses preuves. Ce titre va dans la bonne direction.
RICK ROSS repousse les limites !
La misogynie, le machisme et le sexisme dans le rap (comme dans le reste de la société d’ailleurs mais c’est une autre histoire…) existent depuis toujours. Les histoires de Too $hort, les beuglements de 2 Live Crew de Miami, les sarcasmes de Jay-Z ou les refrains salaces de Nate Dogg ont rarement épargnés le sexe dit faible. Ricky Rozay les a ringardisé en quelques secondes. Dans l’intro de son nouveau clip il déboule dans un pawn shop – un préteur sur gages- pour… vendre une femme. Après quelques négociations il la cède pour 35 000 dollars. Allô les Chiennes De Garde ?
Une réponse sur « OBSERVATOIRE DU RAP GAME (104) »
[…] Ce sont des rappeurs qui comme Joey Badass, Mac Miller, Your Old Droog ou le jeune Bishop Nehru qui a leurs débuts reproduisaient un format (instus et flows) des années 90. Ensuite on trouve […]
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