
Avant the Last Dance sur ESPN (et sur Netflix) et sans les immenses moyens, il y a 5 ans mes camarades de longe date, Duke et Bin Tshomba, Almamy Soumah et moi nous sommes lancés dans un pari fou : tourner un docu sur l’impact des Bulls sur la ville de Chicago. On a rencontré des artistes, des journalistes et bien sûr des basketteurs. Récit.
Duke l’initiateur de ce projet nous avait pourtant bien prévenus. « A Chi-Town le froid est sérieux !». Les prévisions indiquaient entre -4 à – 10 les bons jours et des températures encore plus basses la nuit. Lorsque nous atterrissons Duke, Bin le directeur artistique, Almamy monsieur basket et moi à l’ aéroport international O’Hare de Chicago, le froid ne fait pas le timide : à peine présenté et il nous accueille « chaleureusement ». En quelques minutes nous comprenons aussi pourquoi Chicago est surnommé « Windy City » la “ville des vents”. Tentez de vous convaincre de tous les arguments possibles, couvrez-vous comme vous le voulez : rien n’y fait. Le froid de Chicago vous étreint et ne vous lâche jamais. La surprise est qu’on s’y habitue rapidement. Tant mieux car nous sommes là pour seulement 5 jours.

Nous sommes aussi bien aidés par notre environnement : la ville est belle. Vraiment. Lorsque nous arrivons le soir en chemin vers notre hôtel nous apercevons par la fenêtre que Chicago offre une enfilade de gratte-ciel exceptionnels. Ici, comme dans beaucoup de grandes villes américaines on est forcé de lever la tête. C’est Bin Tshomba de Late Light, notre directeur artistique, qui tous les matins va le mieux s’en rendre compte. Ses prises de vue lorsqu’il parcourt la Michigan Avenue ou le Cloud Gate dans le Millenium Park à côté de la rive du Lac Michigan nous laissent sans voix. Enfin, ce sont surtout les chicagoans qui font la différence. Chaleureux, disponibles et terre à terre, ils sont les meilleurs ambassadeurs de la ville.
Chicago est la troisième ville des Etats-Unis et la plus grande du Midwest dont elle est le principal centre économique et culturel. Malheureusement ce n’est pas suffisant car nous sommes dans un pays où on célèbre uniquement les vainqueurs et les numéros un. Chi-Town coincé entre New York l’arrogante et Los Angeles la clinquante se retrouve à une troisième place ingrate, difficile à assumer. Alors les habitants de Chicago lorsqu’ils parlent de chez eux vous donnent toujours ce « petit quelque chose » de plus. Le climat n’est pas clément ? « Revenez en été la ville est magnifique ! » Les pizzas de Chicago ? «Ce sont les meilleures de tout les Etats-Unis ! ». Ils ont réponses à tout ! Et puis après tout Chicago est la ville du grand poète Carl Sandburg, du sénateur devenu le leader Of The Free World : Barack Obama et du fantasque Kanye West.
Au dessus de tout cela, Chicago a donné au monde Les Bulls. Durant les années 90 cette équipe de Chicago va régner sur la planète basket. Son impact va rapidement dépasser les parquets et les playgrounds américains. Les Bulls c’est six titres de champion NBA, quatorze ans de carrière du phénomène Michael Jordan et surtout des milliers d’actions à couper le souffle. Aussi génial qu’il soit, le célèbre numéro 23 n’était pas un soliste accompagné de faire-valoir. Il pouvait compter sur son lieutenant l’incroyable Scottie Pippen qui durant son absence en 1993-1994 a réalisé sa meilleure saison sur le plan individuel avec 22 points, 8,7 rebonds, 5,6 passes décisives et 2,9 interceptions. Il y avait aussi une des premières stars du basket européen arrivé en NBA Toni Kukoc, Dennis Rodman la machine à rebonds, le fidèle Horace Grant ou encore Steve Kerr devenu coach des Warriors. La ville vibrait et vivait grâce aux exploits de ses joueurs. Plus de dix ans plus tard ils en parlent encore. Ceux qui étaient trop jeunes, le regrettent mais s’accrochent aux vagues souvenirs rapportés par leurs aînés. Ceux qui étaient là ? Leurs sourires, leurs soupirs et les étoiles dans leurs yeux valent des milliers de discours Les Bulls ont amené une fierté incroyable aux éternels numéros trois et cela personne ne pourra le leur enlever. Jamais. Lorsque Almamy Soumah, notre spécialiste de la NBA, s’est entretenu avec des membres de l’organisation des Bulls il a ressenti cette énergie. Aujourd’hui Derrick Rose le talentueux enfant du pays, le Français Joakim Noah, le rebondissant Jimmy Butler ou l’élégant Pau Gasol sont partis. Pippen que nous avions vus à l’époque a aussi quitté l’organisation des Bulls. Entretenir la flamme là-bas avec le froid et le vent ce n’est pas gagné d’avance. En revanche le souvenir de Jordan et de ses Bulls qui m’ont fait tombé amoureux de ce sport et ça, ça ne s’éteindra jamais.
2 réponses sur « Le Jour Où….J’ai découvert Chicago. »
[…] Un jeune homme qui rend hommage à Scottie Pippen à clairement du goût. En plus Polo G vient de Chicago ? Banco ! Je vais faire semblant de ne pas […]
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[…] Jeen-Yuhs consacré à Kanye sur Netflix. Dans le premier épisode après une altercation à Chicago avec un producteur local, on voit mister West complètement défait. Il est frustré et on voit […]
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